
Chaque mois d’avril porte avec lui le triste anniversaire de la promulgation de la « nouvelle messe » de Paul VI : l’anniversaire calendaire est le 3 avril.
C’est l’irruption de ce qui fut et demeure peste, famine et guerre : la peste de l’hérésie protestante concrétisée ; la famine due à l’absence de Dieu dans les nouveaux tabernacles ; la guerre déclarée contre l’Église catholique par une nouvelle religion qui, tout en prétendant demeurer en son sein, dresse autel contre Autel, sacrements contre Sacrements, foi contre Foi.
A peste, fame et bello, libera nos Domine !
Pour que Dieu exauce cette prière, autrement dit pour que notre prière soit en esprit et en vérité, il faut exercer en acte l’amour de la sainte Messe. C’est à ce prix que nous serons entendus, et non pas en nous contentant de dire Seigneur, Seigneur.
L’amour de la sainte Messe, c’est l’exigence et le soin jaloux de son intégrité : de son intégrité intrinsèque, qui consiste dans l’immolation de Jésus-Christ en son Corps physique réellement présent ; de son intégrité extrinsèque qui consiste en l’unité du Corps mystique de Jésus-Christ, à laquelle elle est ordonnée et qu’elle édifie.
Exiger son intégrité intrinsèque, autrement dit sa validité, c’est rejeter les rites de Paul VI tant pour la Messe que pour la chaîne des ordinations sacerdotales : ces rites, parce que leur mise en œuvre rompt avec la foi de l’Église, sont privés d’efficacité sacramentelle.
Exiger son intégrité extrinsèque, c’est ne pas souffrir que la sainte Messe soit séparée de l’unité de l’Église qu’elle doit manifester et procurer : qu’il s’agisse de l’unité de la foi ou l’unité de la hiérarchie.
La règle prochaine de la foi est le souverain Pontife : remplacer l’allégeance qu’on lui doit faire (en temps normal), par l’una cum Francisco au canon de la Messe, c’est référer le mysterium fidei – et l’Église qui l’offre – à une règle de foi non seulement fausse mais déviante et mortifère.
L’unité de la hiérarchie requiert nécessairement l’apostolicité de la transmission du pouvoir d’ordre : si l’on rompt cette apostolicité par des sacres épiscopaux effectués sans mandat apostolique, on dissocie de leur finalité les Messes qui en dépendent, et en sont ainsi profondément blessées.
L’amour de la sainte Messe, c’est l’assistance attentive, immolante et catholique (c’est-à-dire avec une intention qui se nourrit du bien de l’Église tout entière) aussi fréquente qu’il est raisonnablement possible. Comme la rareté des Messes intègres et l’inhumanité de la vie moderne rendent difficile cette assistance, ceux qui en ont la possibilité doivent y discerner leur place et leur mission dans la Communion des Saints — comme d’autres y apportent la contribution de leurs prières, de leurs souffrances et croix, ou de leurs études.
Abbé H. Belmont
Overgenomen uit: Notre Dame de la Sainte Espérance
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